A Madagascar, 36 % des ménages ne peuvent pas se permettre un panier alimentaire nutritif, selon Fill the Nutrient Gap (FNG) Madagascar ou « Combler le déficit en nutriments à Madagascar », un outil d’analyse pour comprendre la situation nutritionnelle du pays, développé par le Programme Alimentaire Mondial. Ces chiffres cachent de disparités régionales puisque dans le Sud de Madagascar, notamment la région d’Androy, 86 % des ménages n’ont pas accès à une alimentation nutritive. En moyenne, un panier alimentaire nutritif coûterait 2,24 fois plus cher qu’un panier qui couvre seulement les besoins en énergie, selon toujours cette étude, soit 4096 Ariary par jour et par ménage pour l’alimentation énergétique et 9176 Ariary pour une alimentation nutritive. L’Office Nationale de Nutrition (ONN), aux côtés du PAM et du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), grâce à l’appui de la coopération allemande (BMZ/KFW), a convié les représentants de l’ensemble des secteurs impliqués dans le domaine de la nutrition à Madagascar à un atelier de deux jours pour valider les résultats d’analyse du coût de l’alimentation dans le cadre du processus du FNG. « L’analyse FNG est un outil très puissant qui a été utilisé dans beaucoup de contexte et dans d’autres pays. Il permet de faire une programmation très contextualisée, basée sur les spécificités des pays et un plaidoyer afin de mobiliser les ressources auprès des partenaires et bailleurs. Cet atelier a pour objectif de définir ensemble des actions concrètes pour améliorer la situation nutritionnelle à Madagascar et lutter contre le manque au niveau des aliments nutritifs. Le FNG vise également à accompagner l’Etat malgache dans la mise en œuvre de la Politique National d’Action Multisectorielle pour la Nutrition ou PNAMN », explique Outman Badaoui, Chef des Programmes du PAM à Madagascar, lors de la cérémonie d’ouverture de l’atelier de restitution du FNG, ce jeudi 14 novembre 2024, au Novotel Ivandry. En s’appuyant sur des outils de modélisation avancés, l’analyse FNG fournit ainsi des scenarii d’interventions – comme l’agriculture sensible à la nutrition, l’alimentation scolaire et les transferts monétaire – visant à améliorer le statu nutritionnel des groupes les vulnérables, notamment les enfants et les femmes. « FNG permet de mieux comprendre les obstacles, donner des solutions les plus adaptées, et de mettre en place des stratégies complètes pour faire face aux défis afin d’améliorer l’apport nutritionnel des populations », affirme Fanja Razafimahatratra, Responsable de l’Unité de Coordination technique de l’ONN. Les parties prenantes de différents secteurs se réuniront à nouveau en 2025 pour formuler les recommandations programmatiques stratégiques basées sur ces scénarii.
Lynda A.