La reconnaissance et la sécurisation des droits fonciers communautaires à Madagascar sont urgentes. Les terres détenues par les communautés locales et les peuples autochtones contribuent à la protection de l’environnement, notamment la biodiversité. Outre les aires de pâturages, les forêts sacrées (refuge de la biodiversité, notamment les plantes médicinales ou espaces dédiées aux rites et aux rituels traditionnels), les zones de reboisement communautaire figurent parmi les terrains communautaires, selon l’enquête réalisée par la plateforme de la Solidarité des Intervenants sur le Foncier (SIF). L’enquête récente de la Coalition Initiative pour les Droits et les Ressources ou Right and Ressources Initiatives (RRI) révèle également que dans 71,7 % des terres communautaires de Madagascar, représentant 41,72 millions d’hectares, les droits des communautés ne sont pas légalement reconnus. La Grande île ne dispose toujours pas d’une législation appropriée pour sécuriser ces terres, ce qui expose les peuples autochtones et les communautés locales à une pression constante de la part du secteur privé qui cherche à s’approprier leurs territoires. La coalition RRI a organisé un atelier de planification des actions pour améliorer la reconnaissance et sécurisation des droits fonciers communautaire dans le contexte des défis environnementaux et institutionnels du pays, ce 04 octobre 2024, au Radisson Blu Ambodivona. Cette rencontre vise à consolider les fondements des reformes foncières en réunissant les acteurs clés pour élaborer des stratégies communes et efficaces. « Nous sommes engagés en tant que coalition à appuyer les organisations de la société civile pour accompagner la réforme foncière que le gouvernement malgache a commencé en quelques temps. Nous sommes en train d’appuyer les consultations au niveau local pour que la communauté puisse se prononcer sur les questions qui leur sont vital et qui doivent être prise en compte dans le processus de réforme », explique Kipalu Patrick, Directeur du programme de la RRI en Afrique. La coalition RRI œuvre à la reconnaissance et à la protection des droits fonciers des communautés locales et des peuples autochtones à l’échelle. « Depuis des années, la coalition travaille en étroite collaboration avec le gouvernement malgache et les organisations de la société civile dans le cadre de la réforme foncière, notamment le droit foncier communautaire. Cet atelier a pour objectif d’identifier ensemble des solutions pratiques et des actions à suivre pour l’année 2025 », précise Soavinalahatra Harijery, Responsable au sein de la SIF. Depuis 2019, la plateforme SIF a été impliquée dans l’élaboration de la loi foncière communautaire du pays. « J’éspère que la loi sur la sécurisation des droits fonciers communautaires sera présentée bientôt », a-t-il ajouté. Le Directeur Général du Fonds National Foncier (FNF), Vonjy Razafindratsimba a annoncé, lors de l’atelier de planification de la RRI à Madagascar, que le conseil du Gouvernement a accepté la mise en œuvre du nouveau programme national foncier du 2024 jusqu’en 2030. L’un des volets de ce programme est la sécurisation des droits fonciers communautaires et des peuples autochtones.
Lynda A.