Madagascar reste un des points chauds de la faim ou pays « hotspots », selon le rapport intitulé « Hunger Hotspots – FAO-WFP early warmings on cute food insecurity (Points chauds de la faim- alertes précoces FAO-PAM sur l’insécurité alimentaire aiguë), publié par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM). Ces derniers appellent une action humanitaire urgente pour sauver des vies et des moyens de subsistance et prévenir la famine dans les pays hotspots où l’insécurité alimentaire aiguë devrait s’aggraver entre octobre 2022 et janvier 2023. Le Royaume Uni apporte un soutien additionnel de deux (02) millions de livres sterling (équivalent à près de 2,16 millions de dollars) en faveur des populations du Sud de Madagascar via le PAM. Cette subvention permettra de fournir une assistance alimentaire à près de 100.000 personnes dans les localités du Grand Sud les plus affectées par l’insécurité alimentaire. « Je suis heureux que le Royaume Uni soit en mesure de contribuer 2 millions livres sterling pour réduire la faim dans le Sud de Madagascar, une suite à notre contribution de l’année dernière. Nous avons tous vu la différence que fait l’aide humanitaire pour atténuer les effets de la sécheresse. Les interventions en 2020 et 2021 ont permis d’éviter une catastrophe nutritionnelle dans le Sud. Ce nouveau financement au PAM permettra l’accès à la nourriture vitale pour 100.000 personnes pendant les deux premiers mois de la période de soudure », souligne David Ashley, Ambassadeur du Royaume Uni à Madagascar, ce mardi 04 octobre 2022. Les effets combinés du contexte mondial, notamment le Covid-19, la crise russo-ukranienne ; la faiblesse des récolte affectent grandement le pouvoir d’achat des populations et la disponibilité des vivres sur les marchés. 1,9 millions de personnes sont ainsi actuellement estimées se trouver en insécurité alimentaire élevée dans le Grand Sud et Sud-Est de Madagascar, selon le PAM. « Les interventions dans le Sud requièrent des solutions combinant assistance vitale et soutien au relèvement et au renforcement de la résilience », déclare Pasqualina Di Sirio, Représentante du PAM à Madagascar. Pour la prochaine période de soudure – de novembre 2022 à Avril 2023, le PAM projette de soutenir 1 million de personnes vulnérables et a, pour cela, besoin de 61 millions de dollars.
Le principal moteur de la faim
La crise alimentaire se resserre son emprise sur 19 points chauds de la faim et la famine menace dans la Corne de l’Afrique, selon le rapport du PAM et FAO intitulé les Points chauds de la faim- alertes précoces FAO-PAM sur l’insécurité alimentaire aiguë. A l’échelle mondiale, on s’attend à ce que 970.000 personnes soient confrontées à une famine catastrophique (phase 5 de l’IPC) et meurent de faim ou risquent de le devenir en Afghanistan, en Ethiopie, au Sud-Soudan, en Somalie et au Yemen si aucune mesure n’est prise – soit dix fois plus qu’il y a six ans, lorsque seuls deux pays étaient en phase 5. Comme dans l’édition de juin de rapport trimestriel, le Guatemala, le Honduras et le Malawi ont été ajoutés à la liste des pays, rejoignant le Sri Lanka, le Zimbabwe et Madagascar qui restent des points chauds de la faim. L’analyse indique que les conflits violents restent le principal moteur de la faim aiguë. Les phénomènes météorologiques tels que les inondations, les tempêtes tropicales et les sècheresses restent des facteurs critiques dans de nombreuses régions du globe, et une « nouvelle normalité » d’évènements météorologiques consécutifs et extrêmes se dessine en particulier dans les points chauds. Sur le plan économique, la persistance des prix mondiaux élevés des denrées alimentaires des carburants et des engrais continue d’entrainer une hausse de prix intérieurs et une instabilité économique. Le rapport note ainsi que l’aide humanitaire est cruciale pour sauver des vies et empêcher la famine, la mort et l’effondrement total des moyens de subsistance.
Lynda A.