ESPRIT REVUE NOIRE UNE COLLECTION FONDATRICE : L’histoire de la photographie africaine exposée à Hakanto Contemporary

Une grande première à Madagascar et en Afrique. « Esprit Revue Noire Une Collection Fondatrice », tel est l’intitulé de la 6ème exposition de Hakanto Contemporary.  Il s’agit d’un ensemble d’œuvres exceptionnelles de la collection Revue Noire. L’exposition présente plus de 140 photographies de près de 30 photographes internationaux, faisant découvrir pour la première fois au public malgache cette importante collection. Elle se déroule du 26 novembre 2022 au 31 mars 2023, à Hakanto Contemporary Ankadimbahoaka. « Cette exposition est une grande première à Madagascar et dans le continent africain. Elle a été conçue avec Revue Noire et a reçu le mécénat exclusif du Fonds Yavarhoussen », indique Joël Andrianomearisoa, Directeur artistique de Hakanto Contemporary lors de la conférence de presse, ce jeudi 24 novembre 2022.  Revue Noire est un magazine d’investigation des expressions contemporaines africaines, marquant les années 1990 – 2000. La revue, la maison d’édition et de production ont été fondées en 1990 par Jean Loup Pivin et Pascal Martin Saint Leon (tous deux architectes, directeurs artistiques, curateurs), Simon Njami (écrivain et curateur) et Bruno Tilliette (éditeur et écrivain). Revue Noire offre une image nouvelle et inconnue de la vitalité de la création, de la modernité, de la profusion des arts et des artistes d’Afrique et de sa diaspora. Diffusée dans le monde entier, la revue internationale bilingue — français/anglais — joue un rôle essentiel dans l’histoire de l’art contemporain africain et révèle nombre d’artistes, des arts plastiques à la photographie, du cinéma  à la danse, de la mode au design, ainsi que la littérature en faisant émerger une nouvelle génération d’écrivains.

Diverses facettes de Revue Noire

L’exposition proposée à Antananarivo est issue de l’exposition L’Afrique par elle-même  qui a circulé de Paris (Maison Européenne de la Photographie) à São Paulo (Biennale), de Washington (Smithsonian) et New York (New Museum of Contemporary Art) en passant par Londres (Barbican), Bruxelles (Tervuren), Cape Town et Berlin,… Le livre Anthologie de la Photographie africaine, de l’Océan Indien et de la Diaspora (1998) qui lui est associé et chaque numéro de Revue Noire posent ainsi la première pierre d’une histoire de la photographie africaine. Dans le numéro Madagascar de 1997, près de vingt photographes malgaches étaient publiés. Aujourd’hui, l’exposition Revue Noire à Antananarivo est axée naturellement sur l’histoire de la photographie africaine en 140 photographies dont la presque intégralité est composée d’originaux et de vintages. Des vidéos produites par Revue Noire sont diffusées tandis que l’ensemble des publications de Revue Noire est exposé afin que le visiteur participe à l’approche de Revue Noire. Édité chaque trimestre, chacun des numéros dresse un panorama issu d’un comité de rédaction établi sur place, pays par pays. D’autres numéros traitent d’une problématique plus spécifique, liée à une discipline, la photographie, la danse, la mode ou à des faits de société comme la ville, la cuisine ou encore le Sida qui ravage le continent. S’engageant dans ce combat de survie, Revue Noire produira en 1995, alors qu’aucun traitement n’existait alors, Les artistes africains et le Sida  composé d’un numéro de Revue Noire, de films de cinéastes africains, d’un Cd et d’une émission qui sera diffusée sur les chaines de télévision africaines. Ce travail « global » de Revue Noire est bien dans l’esprit de ses créateurs. On le retrouvera dans l’exposition Suites africaines à Paris en 1996 où artistes plasticiens, danseurs, photographes, écrivains, performeurs seront réunis dans un espace effervescent et de libres promenades. « Aujourd’hui, la maison d’édition poursuit  les publications et expositions, comme tout récemment à Toulouse, au Musée des Abattoirs, présentant les diverses facettes de Revue Noire à travers édition, art, photographie, musique, vidéo. C’est dans le même esprit qu’a été conçue l’exposition de Hakanto Contemporary », souligne Jean Loup Pivin et Pascal Martin Saint Leon, Commissaires de l’exposition. Il est à noter que la photographie d’une performance de Joël Andrianomearisoa fait la première de couverture du numéro Madagascar de Revue Noire, en 1997.

 Des collections internationales importantes

Joël Andrianomearisoa est un artiste qui vit et travaille entre Paris, Magnat-l’Étrange et Antananarivo. Son travail  s’exprime à travers différents médiums et matériaux, cherchant à donner forme à des récits non explicites, souvent abstraits. Son approche plurielle : de la sculpture aux installations, de l’artisanat aux écritures, du textile et en passant également par des collaborations inédites – s’inspire de ses essences malgaches, un pays aux influences diverses. Imprégnées d’expériences émotionnelles complexes, ses œuvres délicates et souvent ambiguës sont considérées comme une
série d’exercices en constante évolution. Ces derniers prennent en compte l’esthétique et l’architecture des sentiments que nous percevons tous mais n’arrivons pas à nommer. En 2019, Joël Andrianomearisoa a représenté Madagascar à la 58e Biennale de Venise, et ses œuvres ont été exposées dans des institutions internationales de premier plan, notamment au MAXXI, à Rome, à la Hamburger Bahnhof, à Berlin, au Smithsonian National Museum of African Art, à Washington DC, au Centre Pompidou et plus récemment au Palais de Tokyo, Paris. En 2022, outre OUR LAND JUST LIKE A DREAM au MACAAL (Maroc), Joël Andrianomearisoa présente une autre exposition personnelle sur le continent. THE FIVE CONTINENTS OF ALL OUR DESIRES surplombe ainsi l’atrium du Zeitz MOCAA au Cap (Afrique du Sud). Joël Andrianomearisoa a également inauguré deux sculptures publiques à Antananarivo en octobre
2021 avec la complicité du Fonds Yavarhoussen. Ses œuvres font parties d’importantes collections internationales, notamment le Smithsonian (Washington DC), le Studio Museum in Harlem (New York), la Collection Yavarhoussen (Antananarivo) et le Musée Sztuki (Łódź).

Lynda A.