« Il faut changer la communication ». L’association Médecins du Monde a effectué des enquêtes sur le parcours de soins VIH des populations clés, à savoir les travailleuses de sexes, les hommes qui ont une relation sexuelle avec les hommes, les consommateurs de drogues injectables et les personnes séropositives dans les cinq grandes villes de Madagascar (Antananarivo, Mahajanga I, Toamasina I, Antsiranana I et Toliara I). La période de l’enquête s’est déroulée entre le mois de Septembre 2017 et Juin 2019. Un atelier de restitution finale des résultats a eu lieu le 28 juin 2019, avec la participation des associations, partenaires officiels du programme (LGBT Madagascar, MAD’AIDS, Ainga Aides), tous les acteurs de lutte contre le VIH/SIDA tels que le ministère de la santé publique, SE/CNLS, ONUSIDA… Selon le coordonnateur du programme « observatoire sur le parcours de soins VIH des populations clés et personnes vivants avec le VIH (PVVIH), les 65 % de ces populations clés ont déjà fait un dépistage. Mais avant 1/3 de ces personnes n’ont jamais fait de dépistages. « On a découvert à Madagascar que 12 % des personnes vivent avec le VIH. 90% de ces personnes porteuses de virus, ne savent pas et ne font pas de dépistages. C’est un danger pour elles, pour leur santé. Si le VIH/SIDA n’est pas traité, cela conduit à la mort. C’est aussi un danger en termes de santé publique. C’est-à-dire qu’elles peuvent transmettre en ignorant qu’elles ont le virus et elles peuvent le transmettre à d’autres ». Il recommande d’améliorer le dépistage, de proposer des alternatives pour que toutes ces personnes fassent de dépistage.
Barrière
Le programme a pour objectif de récolter des données pour plaidoyers. « Ce sont toutes les personnes les plus concernées par le virus du VIH/SIDA qui font les enquêtes sur les terrains auprès des personnes comme eux pour savoir quelles sont les blocages de Madagascar au niveau du dépistage de VIH et au niveau du traitement », explique le coordonnateur du programme. L’enquête a découvert que beaucoup de gens ne croient pas au VIH/SIDA. Par contre, « cela fait de décennie qu’on a découvert le VIH, des centaines, des milliers de gens sont morts à cause du VIH, il faut combattre cette croyance. Là on a montré les résultats. Il faut changer la communication pour réfuter cette idée. Le VIH existe et c’est dangereux. Il faut changer certaines lois pour que les mineurs puissent avoir accès au dépistage au VIH ». Le blocage de Madagascar au niveau du dépistage de VIH/SIDA est que beaucoup de personnes ne croient pas au VIH. Elles ont peur de la discrimination. Prenons le cas de mineur, il a peur d’aller chez le centre de santé pour se faire dépister parce qu’il doit être accompagné par leurs parents. Ainsi, « l’autotest de VIH permet à une personne d’acheter le test à la pharmacie de manière confidentielle et de le faire à la maison. Cela parait une bonne solution à la personne qui ne veut pas aller chez le centre de santé de dire je suis homosexuel ».
Lynda A.