MARCHE DU CARBONE: Les peuples autochtones et communautés locales en Afrique doivent savoir les mécanismes, les opportunités et les risques associés aux projets de crédit carbone

Les recherches publiées par la Coalition Initiative pour les droits et les Ressources (RRI) montrent que, en Afrique, c’est seulement 11 % des terres du continent qui sont légalement reconnus comme des terres appartenant aux communautés locales (CLs) et aux peuples autochtones (PAs). Pourtant, les CLs et PAs réclament environ 80 % des terres du continent. Comme dans le monde entier, ce sont leurs terres qui emmagasinent les plus  de carbones. «Nous savons qu’aujourd’hui, en Afrique, il y a beaucoup de projets de marché du carbone qui arrivent  et qui ont des impacts différents sur  les terres des peuples autochtones et des communautés locales africains. Les carbones se trouvent  sous des terres qui appartiennent coutumièrement aux communautés locales et peuples autochtones. Et la question assez posée dans l’exploitation de marché du carbone : c’est qui doit normalement bénéficier les avantages du marché du carbone ? », indique Patrcik Kipalu,  Directeur des Programmes de Right and Ressources Initiatives (RRI) pour le continent africain, lors de l’ouverture de l’atelier de formation des formateurs sur les marchés volontaire du carbone et la vente de crédit carbone en Afrique, ce mardi 1er octobre 2024,  au Radisson Blu Ambodivona. Cet atelier est organisé par RRI, en collaboration avec la Solidarité des Intervenants sur le Foncier (SIF), et se termine le 03 octobre 2024. La formation a pour objectif de renforcer les capacités des formateurs sur le fonctionnement,  les droits des communautés,  les risques, les opportunités associés au marché du carbone. Elle cible notamment les représentants des PAs et CLs, les organisations de la société civile, ainsi que les Organisations non-gouvernementales (ONG) et  Partenaires Techniques et Financiers (PTF) de la Coalition à Madagascar. Des délégués  d’une dizaine pays africains ont participé à l’atelier, à savoir  Kenya, Libéria,  Ouganda, Tanzanie, République de Congo, Gabon, Sierra Leone et Madagascar. « Il est important que les communautés doivent savoir  le marché du carbone, les crédits de la biodiversité. Quelles sont les informations qu’elles doivent  avoir sur les questions relatives à leurs droits avant de s’engager dans un projet des marchés du carbone ? Comment les marchés du carbone sont organisés ? Comment la législation au niveau de chaque pays, au niveau international  sur les questions de marchés du carbone ?  Qui sont les parties prenantes ? Comment les bénéfices sont partagés ? Toutes ces informations sont pertinentes pour les communautés locales afin qu’ils  puissent avoir des bonnes décisions », a-t-il souligné. Soavinalahatra Nasolo Harijery, responsable technique à SIF précise également que chaque formateur va partager ces informations au niveau de leur pays afin que les communautés puissent être informées sur ces questions de marchés du carbone. Cette initiative ambitionne d’étendre ce modèle de formation à d’autres régions du monde, pour renforcer l’impact des projets de crédit de carbones tout en assurant la protection  et le respect des droits des communautés locales.

Lynda A.